Au sud-ouest du Bourg d'Oisans, sur la rive gauche de la Romanche, examinons le secteur du Rochail.
Commençons donc ce tour d'horizon par quelques vues de ce secteur du Rochail.
Voici la Tête de Louis XVI en face du petit village de Villard-Reymond.
Ce site est particulièrement instructif car c'est la clé qui donne accès à la compréhension du tracé des glaciers dans ce massif.
|
Image sensible au passage de la souris
|
|
À gauche de la Tête de Louis XVI apparaît le col de Corbière (1926 m), qui présente un ensemble de modelés d'origine glaciaire :
|
Entre autres ces sillons vallonnés du versant est du col, peu profonds mais bien marqués, dont le plus élevé cote environ 1950 m.
Ils révèlent le passage d'un glacier dont la surface, 50 m plus haut, atteignait donc sensiblement 2000 m.
|
Ou encore, sur le versant ouest de ce col de Corbière, d'autres sillons vallonnés dont le plus élevé cote également 1950 m, ce qui mène à la même conclusion.
Une ravine de diffluence y prend naissance.
|
Image sensible au passage de la souris
|
|
On notera également que le versant est du col présente une pente plus soutenue que son versant ouest, dissymétrie classique montrant qu'il était franchi par une diffluence dans le sens est-ouest. Enfin la Tête de Louis XVI, d'altitude 1982 m, peut être considérée comme le pommeau d'un épaulement de l'arête nord-est de la Tête des Filons, ce qui donne une altitude de la glace à cet endroit de 2030 m.
Ce col de Corbière fournit donc un premier site témoin.
|
À deux km à l'est de la Tête de Louis XVI, la Croix du Carrelet (2059 m) est le pommeau d'un épaulement de l'arête nord du Pic du Col d'Ornon, ce qui nous fournit un second site témoin. |
Ces deux sites sont répertoriés O1 et O8 sur le tableau ainsi que sur le schéma qui suivent, à côté d'autres sites témoins de ce secteur du Rochail, identifiables tant sur place que par une lecture attentive de la carte.
Sites caractéristiques de l'Oisans : rive gauche de la Romanche, secteur du Rochail
Légende du tableau
Nous avons indiqué en caractères rouges les sites que nous avons reconnus sur place.
O1
|
Tête de Louis XVI
|
1982
|
2030
|
SE Ã pommeau
SVD
|
84
|
3336ET
|
Vizille
|
6°00'01
45°01'39
|
O2
|
Crête de la Croix de la Garde
|
2144
|
2190
|
SE
|
88
|
3336ET
|
Vizille
|
6°01'08
45°01'00
|
O3
|
Côte Dure
|
2166
|
2220
|
SE
|
87
|
3336ET
|
Vizille
|
6°01'53
45°00'23
|
O4
|
Crête de la Croix de la Garde
|
2201
|
2250
|
SE
|
88
|
3336ET
|
Vizille
|
6°01'01
45°00'46
|
O5
|
Arête N Aiguille du Midi
|
2121
|
2170
|
SE
|
88
|
3336ET
|
Vizille
|
6°02'49
45°00'14
|
O6
|
Arête N Aiguille du Midi
|
2370
|
2420
|
SE
|
88
|
3336ET
|
Vizille
|
6°02'49
45°00'00
|
O7
|
Arête N Pic du Col d'Ornon
|
2419
|
2470
|
SE
|
87
|
3336ET
|
Vizille
|
6°01'42
45°00'09
|
O8
|
Croix du Carrelet
|
2059
|
2110
|
SE Ã pommeau
|
85
|
3336ET
|
Vizille
|
6°01'34
45°01'27
|
Quelques commentaires sur la carte ci-contre :
Le glacier du Rochail (2) était le plus important de ce versant. Il diffluait sur sa rive gauche (Côte Dure), y donnant naissance à un épaulement à pommeau (a) à 2166 m. Sa surface s'élevait donc ici approximativement à 2220 m. Il rejoignait donc le glacier du Pic du Col d'Ornon (3) à cette altitude de 2220 m.
Ces glaces franchissaient, plus au nord, la Crête de la Croix de la Garde (b), pour gagner la combe du Grand Renaud (4), créant ainsi un épaulement à 2201 m. Continuant leur chemin vers l'ouest, elles franchissaient le col de Corbière (5) à 1926 m pour rejoindre celles qui remplissaient la vallée d'Ornon (6).
|
|
Toutefois, d'autres considérations, qui sont exposées à la page sur la vallée de la Roizonne, montrent que le sens de circulation des glaces sur le col de Corbière (5) pouvait parfois s'inverser et donner le sens de circulation ci-après :
|
|
Cette description se rapporte au mouvement des glaciers qui occupaient chaque vallon. Mais la majeure partie de leurs glaces descendait les talwegs et venait, vers 2200 m, rejoindre le glacier de la Romanche (1).
Sous une surface peu accidentée, les divers courants de glace restaient cependant individualisés, ainsi que nous le verrons plus loin. Seuls émergeaient des glaces les sommets les plus élevés du secteur ainsi que la partie supérieure des arêtes qui en descendaient.
|
|