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Textes, croquis et photos (sauf mention contraire) Claude Beaudevin (1928 - 2021) Présentation et mise en page Bruno Pisano 

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Les formes d'ablation moyennes
Les sillons glaciaires marginaux PDF Imprimer Envoyer
Écrit par Claude Beaudevin   
Dimanche, 25 Juillet 2010 23:00
Version 114 du 16 août 2009

Ce sont des formes propres à la haute et à la moyenne montagne qui, à notre connaissance, n'ont pas été signalés jusqu'à présent. Cette page résulte donc uniquement de nos recherches personnelles.

Sillons marginaux d'épaulement et de diffluence

Emplacement des sillons marginaux d'épaulement et de diffluence

Ces sillons se situent sur des arêtes ou des contreforts faisant saillie sur les flancs des vallées (sillons d’épaulement) ainsi qu’à certains cols qui ont vu passer une diffluence (sillons de diffluence). Il existe également des sillons de pente ; nous en parlerons plus loin.

 

Les vallées glaciaires présentent en effet fréquemment, au-dessus du rebord d'auge, des épaulements moins inclinés que les flancs de l'auge.

Epaulements et rebords d'auge d'une vallée glaciaire

On reverra utilement ici l'exemple de la vallée du Glandon.

C'est sur ces surfaces peu inclinées que se situent les sillons d'épaulement. Mais, nous le disions plus haut, des formes tout à fait analogues, les sillons de diffluence se rencontrent également sur les cols qui virent passer des diffluences. La description des formes qu'ils peuvent revêtir sera donc commune aux deux types de sillons. Car les sillons d'épaulement et les sillons de diffluence peuvent se présenter sous plusieurs formes :

  • sillons vallonnés,

  • sillons de pente,

  • sillons rocheux,

  • ainsi que sous celle de ravines,

 

dont voici quelques exemples :

Sillons vallonnés des Sures (Auris-en-Oisans, Isère)

 

Sillons vallonnés des Sures (Auris-en-Oisans, Isère). Altitude 1875 m. Au second plan, au centre, le sommet de Pied Moutet.

Plus de détails sur les sillons vallonnés

Sillons de pente

 

Au nord de Bourg-Saint-Maurice, sur l'arête qui porte les villages des Echines, voici des sillons de pente situés sur le versant sud d'un petit col, au lieu-dit Plan de la Bataille, à l'altitude 1886 m, donc largement franchi par le glacier de l'Isère.

Plus de détails sur les sillons de pente.

Sillons rocheux

 

Voici enfin des sillons rocheux, situés au col sous Pied Moutet (2058 m) à la base du versant est de Pied Moutet (vallée du Vénéon, Isère).

Sillons rocheux au Rocher du Vent (Beaufortain)

Mais les sillons rocheux peuvent présenter des dimensions beaucoup plus importantes, tel celui-ci situé au sommet du Rocher du Vent (Beaufortain) à 2.300 m d'altitude. Le personnage donne l'échelle, cherchez-le.

Plus de détails sur les sillons rocheux.

Les sillons rocheux constituent une variété de ravines d'épaulement, forme d'érosion qui sera décrite plus loin.

Comment identifier les sillons marginaux

Sillons rocheux et sillons vallonnés sont de courtes vallées mortes, de longueur décamétrique à hectométrique, qui échancrent, au-dessus du rebord d'auge, certaines arêtes en saillie sur le flanc de la vallée. Leur fond est à peu près horizontal ; les sillons rocheux, quant à eux, peuvent se prolonger parfois dans les pentes coté amont et coté aval de l'arête. Ils se groupent sur un même site en nombre compris entre trois et une dizaine, voire plus.

Les sillons d'épaulement composant un site sont sensiblement parallèles entre eux et au thalweg de la vallée principale, donc à peu près perpendiculaires à l'arête qui les porte.

Tous les sillons sont dépourvus de bassin de réception susceptible d'avoir collecté les eaux pluviales, leur tracé horizontal montrant d'ailleurs qu'il ne s'agit pas de formes torrentielles. Ils se situent tous sur des épaulements de pente égale ou inférieure à 21%. De petits lacs ou des marais se nichent fréquemment au creux des vallons et des gorges.

Les mêmes critères peuvent être utilisés pour identifier les sillons de diffluence, en tenant compte du fait que ceux-ci se situent à des cols où l'arête est à peu près horizontale.

Quant aux sillons de pente, ils sont assez semblables aux sillons vallonnés, mais se situent sur un versant d'un col, du côté aval de l'écoulement de glace. Ils semblent ne pas prolonger systématiquement des sillons vallonnés situés au même col.

On peut enfin remarquer que presque tous les cols des Alpes qui ont vu passer une diffluence présentent des sillons : cols du Sabot, du Couard, du Lautaret, du Grand Cucheron, du Granier, de la Madeleine, etc.

L’étude des cartes IGN au 1/25.000e permet souvent de présumer de l’existence d’un site de sillons, qu’il est nécessaire, bien entendu, de contrôler par une reconnaissance sur le terrain. Il est remarquable de constater que, dans tous les cas où nous avons pu reconnaître un site sur place, le nombre de sillons s’est révélé beaucoup plus grand que ne l’avait laissé supposer l’examen de la carte, toujours simplificatrice.

 

Pour plus de détails, voir les pages suivantes :

 

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Mise à jour le Samedi, 21 Février 2015 16:21