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Textes, croquis et photos (sauf mention contraire) Claude Beaudevin (1928 - 2021) Présentation et mise en page Bruno Pisano 

  Certains mots à la signification spécifique sont écrits en bleu et soulignés en pointillés. Si vous laissez la souris dessus, une info-bulle affichera leur définition.

 
Le Pas d'Anna Falque PDF Imprimer Envoyer
Écrit par Claude Beaudevin   
Mercredi, 12 Mai 2010 19:22
Version 97

L'examen des formes du relief proches du col de Merdaret, que l'on pourra consulter à la page sur la diffluence de Merdaret, nous a montré qu'il existait un débit appréciable d'eaux glaciaires dès l'altitude de 1800 à 1880 m - et sans doute déjà un peu plus haut - peu après le maximum du Würm.

L'étude d'autres formes proches celles-ci du refuge de l'Alpe du Villard d'Arène (Hautes-Alpes), à proximité du col du Lautaret, vient corroborer ce résultat. Il s'agit d'empreintes dans les rochers, sculptées indiscutablement par le passage d'eaux courantes.

Elles se situent sur un verrou rocheux de la haute vallée de la Romanche, le Pas d'Anna Falque, que gravit le sentier d'accès au refuge de l'Alpe du Villard d'Arène.

Croquis du pas d'Anna Falque
 

Le Pas d'Anna Falque est un verrou rocheux qui barre la vallée de la Haute Romanche, entre le village de Pied du Col et le refuge de l'Alpe du Villard d'Arène (Hautes-Alpes).

Le versant nord de ce verrou présente une série de sillons rocheux suffisamment remarquables pour avoir bénéficié d'une appellation locale, les Combes.

La Pas d'Anna Falque en Isère

Voir avec Google Earth (coordonnées : 45° 00' 35" N, 6° 23' 09" E)

(Si Google Earth n'est pas installé sur votre poste, suivez la procédure indiquée ici)
 
Les sillons rocheux des Combes

Vue d'ensemble de ce site de ces sillons rocheux des Combes.

 
Formes creusées par les eaux torrentielles

Quelques formes indiscutablement dues au passage d'eaux torrentielles...

 
Restes d'une marmite de géant

... en particulier une marmite de géant "creusée dans le lit rocheux d'une rivière par le mouvement tourbillonnant des galets" entraînés par l'eau...

 
Conduit poli par le passage des eaux

... ou encore un conduit poli par le passage de ces eaux.

Il est très important de noter que ces eaux ne peuvent être celles de la Haute Romanche, toute proche, mais qui coule 60 m en contrebas. La conservation de ces formes d'érosion prouve également qu'elles ne datent pas d'une glaciation ou d'un interglaciaire antérieur au Würm. Elles ne peuvent pas non plus provenir d'écoulement récents sur les versants, ceux-ci étant recouverts d'un tapis de colluvions suffisamment épais pour qu'il ne se produise aucun écoulement superficiel.

La seule explication possible à la présence de ces formes torrentielles nous paraît être la suivante :

  • Lors du cataglaciaire - c'est-à-dire, pour parler un langage plus courant, de la décrue - du Würm, il s'est trouvé un moment où la surface du glacier s'est située aux environs de 2100 à 2150 m, alors qu'au maximum du Würm elle s'établissait aux environs de 2600 m. Les eaux glaciaires de la rive droite du glacier de la Haute Romanche coulaient alors sous la surface, vers 2000 m d'altitude. Elles ont franchit ce verrou du Pas d'Anna Falque et y ont creusé les sillons rocheux des Combes dans lequel elles ont imprimé ces formes d'érosion torrentielle.

Pour en voir plus sur le Pas d'Anna Falque.
 

Ce site présente un grand intérêt car la présence de telles formes d'érosion torrentielle dans un sillon rocheux n'est pas fréquente. D'une part, il nous apprend qu'à cette époque, la surface du glacier, à 2100 ou 2150 m d'altitude, était soumise à une ablation suffisante pour entraîner la production d'eaux glaciaires en quantité appréciable. D'autre part, il nous confirme dans l'opinion que les sillons rocheux sont dus essentiellement au passage d'eau.

On pourra consulter à ce sujet la page sur l'origine des sillons marginaux et trouver un autre exemple d'érosion par les eaux glaciaires à la page sur le Mont Saint Eynard.


Mise à jour le Samedi, 25 Janvier 2020 18:34