Textes, croquis et photos (sauf mention contraire) Claude Beaudevin (1928 - 2021) | Présentation et mise en page Bruno Pisano |
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Le lobe terminal du glacier rissien de l'Isère |
Écrit par Claude Beaudevin | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Mercredi, 31 Mars 2010 18:05 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Comparaison avec les glaciers du Spitzberg, d'Alaska et d'IslandeParvenus dans leurs plaines de piémont, les glaciers de vallée, devenus "glaciers alaskiens", s'étalent souvent en lobes. Voici deux exemples de tels glaciers, sur la côte sud de l'Islande. On admirera la forme parfaitement circulaire du lobe représenté ci-dessous, qui a pu s'étaler librement sur le sandur de sa plaine de piémont. Il y a mieux, peut-être, sur Mars ! Pour déterminer le tracé, au maximum de la glaciation rissienne, du lobe du glacier de l'Isère dans sa plaine de piémont, en particulier dans Nous nous servirons donc comme termes de comparaison de glaciers septentrionaux actuels de caractéristiques aussi proches que possible de celles du glacier rissien de l'Isère, c'est-à -dire présentant :
Définissons tout d'abord ce que nous entendons par « confinement » d'un lobe glaciaire. Lorsqu'un glacier de vallée parvient en fin de parcours, trois cas peuvent se présenter :
Nous nous sommes intéressés aux glaciers suivants :
En Islande deux glaciers descendant vers la côte sud : Au Spitzberg, deux glaciers sont également intéressants : A titre d'exemple, le tableau ci-dessous indique l'altitude en mètres de la surface du Veteranen en fonction de la distance à son front (en km), front situé sensiblement à l'altitude 100 m :
Enfin, en Alaska, les immenses glaciers : qui nous ont fourni les renseignements les plus intéressants. Tous ces glaciers appartiennent au type alaskien; leur langue terminale s'étale en lobe, et les moraines frontales sont remplacées par une plaine de dépôts fluvioglaciaires, les sandar. Pour ne pas alourdir cette page, nous n'avons fait figurer que deux cartes détaillées, celles de l'Eidembreen et celle du Bering, sur lesquelles nous avons porté les angles de confinement.
Cote sud de l'Alaska, le glacier Bering (coordonnées : 60°15'31.39"N, 143°26'47.44"O)
Image Google
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Quelques glaciers septentrionauxExaminons maintenant, sur des schémas, la forme des lobes de ces énormes glaciers. Les schémas qui suivent ont été tracés à l'échelle, mais cette échelle diffère de l'un à l'autre.
Outre le Bering, la côte sud de l'Alaska nous présente le plus intéressant de tous les glaciers septentrionaux, le Malaspina, dans le Parc National du même nom. De curieuses vues du Malaspina sont visibles à la page sur le glacier Malaspina. Ainsi que nous le verrons, ses dimensions sont sensiblement les mêmes que celles de notre glacier rissien de l'Isère.
Nous avons tracé les courbes représentatives de la surface des lobes terminaux de ces différents glaciers. On constate que les pentes des lobes sont d'autant plus faibles que leurs angles de confinement sont importants. Le Malaspina, qui n'est pas confiné, est celui qui présente les pentes les plus douces. A l'exception du Skeidararjökull, tous les glaciers ont des pentes inférieures à celles que l'on peut calculer l'aide de la formule. Ceci est dû, bien entendu, au fait que le confinement est maximum dans le cas d'une vallée aux versants parallèles, mais également peut-être au fait que le « bombé » d'un lobe glaciaire varie avec l'importance du débit : le lobe « gonfle » lors des poussées glaciaires et « s'aplatit » lorsque le débit du glacier diminue. Or les glaciers d'Alaska semblent actuellement se trouver dans une phase de retrait.
La formule, nous l'avons dit, est, par contre, utilisable en régime établi, stable, ce qui est le cas du pléniglaciaire. En amont du lobe, la pente s'accentue lorsqu'on parvient dans la vallée d'où provient la glace, la courbe représentative ayant alors tendance à rattraper la courbe calculée. Ceci est particulièrement remarquable dans le cas du glacier Malaspina. Application au glacier rissien de l'IsèreBien que leurs dimensions soient à peu près les mêmes, le lobe du glacier rissien isérois présentait une différence importante avec celui du Malaspina, qui n'est pas confiné et qui peut se développer sans contrainte à la surface du sandur. Le glacier de l'Isère, par contre, était confiné :
Altitude de la surface du lobe rissien de l'IsèreLe lobe de l'Isère présentant un angle de confinement assez faible, sa surface devait donc s'élever selon une courbe intermédiaire entre celle calculée à l'aide de la formule et celles des lobes du Malaspina et du Bering. De cette courbe, nous connaissons deux points :
Nous avons donc tracé sur le graphique ci-dessus une courbe passant par ces deux points, intermédiaire entre celle calculée à l'aide de la formule et celles des lobes du Malaspina et du Bering (courbe en bleu "Isère" estimée). Ceci nous a permis alors de dessiner la carte suivante :
On remarquera que l'extension du glacier dans la vallée de l'Isère selon notre étude est très différente de celle qui figure sur la carte géologique au 1/250.000. La réponse se trouve à la page sur la basse vallée de l'Isère. On trouvera plus de commentaires sur cette région dans les pages : Nous terminerons par une remarque d'intérêt général déjà formulée à la page sur la glaciation responsable du modelé glaciaire :
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Mise à jour le Dimanche, 12 Août 2012 18:24 |