Textes, croquis et photos (sauf mention contraire) Claude Beaudevin (1928 - 2021) | Présentation et mise en page Bruno Pisano |
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Rôle des eaux glaciaires dans la formation des seuils et des épaules |
Écrit par Claude Beaudevin | ||||||||||
Mardi, 02 Mars 2010 18:14 | ||||||||||
Rappelons tout d'abord qu'un seuil glaciaire est un col largement ouvert, caractérisé par une horizontalité quasiment parfaite, parfois sur plusieurs kilomètres. Des précisions plus grande sont visibles à la page épaules et seuils, ainsi que plusieurs exemples de seuils remarquables. Rappelons ensuite succinctement ce que nous avons dit dans la page sur la circulation des eaux glaciaires d'un glacier de vallée, concernant les différents flux d'eaux glaciaires. Nous avons distingué quatre flux d'eaux glaciaires :
Les érosions causées sur le relief diffèrent selon la nature des flux.
Formation des seuilsL'existence et les caractéristiques des seuils et des épaules nous paraît confirmer pleinement notre hypothèse privilégiant le rôle joué par les eaux glaciaires dans la formation du relief des montagnes.
Plaçons-nous tout d'abord au pléniglaciaire d'une glaciation. Précisons que le terme pléniglaciaire est pris ici dans son sens « géométrique », c'est-à -dire qu'il s'agit de l'altitude maximum atteinte par le glacier de vallée au cours d'une glaciation. Il ne s'agit pas du sens « temporel » dans lequel ce terme désigne l'instant où cette altitude maximum a été atteinte, car à cet instant, il n'existait pas d'eaux glaciaires du fait de la rigueur du climat. Plus de commentaires sur cette question à la page sur la convergence des surfaces glaciaires dans le haut des vallées. Supposons tout d'abord une épaisseur de glace sur la diffluence supérieure à 150 m, profondeur maximum à laquelle circulent les eaux glaciaires. On sait qu'ainsi que nous l'avons dit à la page rôle des eaux glaciaires dans la formation des vallées en auge, l'érosion glaciaire est maximale à cette profondeur.
L'érosion du plancher du seuil, situé entre ses bords, est, quant à elle, très limitée, car due à la glace seule, puisqu'il n'y a pas de circulation d'eau à cette profondeur. Le seuil acquiert peu à peu sa largeur définitive (pour la glaciation considérée). Puis, dans la suite du cataglaciaire de cette glaciation, le niveau du glacier s'abaisse. Plaçons-nous à un stade de recul précoce.
C'est à ce stade que se produit l'érosion de la crête du seuil et sa mise à l'horizontale. Puis, la décrue continuant, l'épaisseur de glace sur le fond d'auge de la diffluence devient inférieure à une cinquantaine de mètres.
Le seuil conserve son tracé caractéristique, l'érosion par la glace continuant à "rectifier" et "horizontaliser" quelque peu la diffluence. On notera que, selon ce schéma, un seuil glaciaire évolue, au fil des glaciations, par accroissements successifs de sa largeur et de sa profondeur, à la manière d'une vallée. Mais l'érosion cesse à peu près soudainement dès que les eaux glaciaires n'empruntent plus la diffluence alors que, dans le cas d'une vallée, elles continuent d'agir longuement. Un raisonnement analogue permettrait d'expliquer la formation d'une épaule, ainsi que celle d'un sommet-seuil.
Enfin, l'écoulement des eaux glaciaires a engendré la formation d'autres reliefs qui est décrite plus en détail dans les pages suivantes :
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Mise à jour le Jeudi, 06 Juillet 2017 13:55 |