Textes, croquis et photos (sauf mention contraire) Claude Beaudevin (1928 - 2021) | Présentation et mise en page Bruno Pisano |
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Quelques exemples d'épaulements |
Écrit par Claude Beaudevin |
Vendredi, 11 Février 2011 13:41 |
La Butte de PipayParmi les nombreux épaulements créés, lors du Mindel, par l'érosion GT, en voici un très remarquable par sa taille et son horizontalité : c'est la Butte de Pipay, proche de la station de ski de Prapoutel (Isère), dont la surface est horizontale à quelques mètres près sur une longueur de 450 mètres. Ces caractéristiques nous montrent qu'il s'agit d'un épaulement supérieur, révélateur de l'altitude du glacier au pléniglaciaire du Mindel. L'épaulement de La ChalpVoici l'épaulement de La Chalp (Oisans, Isère), qui culmine à l'altitude de 1780 mètres. C'est le sommet d'épaulement situé à l'altitude la plus élevée sur le contrefort nord-ouest de Pied Moutet, c'est donc un épaulement supérieur, créé par l'érosion GT, par un glacier dont la surface glaciaire s'élevait à cette altitude de 1780 mètres. Si loin de la terminaison du glacier, l'altitude atteinte lors des trois glaciations, Mindel, Riss et Würm, était sensiblement la même. La Bosse de ChamoissièreLa Bosse de Chamoissière, sous le signal éponyme, domine le refuge de l'Alpe du Villard d'Arène (Haute Romanche, Hautes-Alpes). Elle présente un profil typique de flanc de vallée glaciaire, avec sa trilogie : flanc d'auge / épaulement (en tiretés rouges) / paroi d'auge supérieure (en tiretés blanc). Ici, à la rencontre des tiretés rouges et blancs, le glacier a mis à profit le passage d'une faille ainsi que le changement de nature des roches (dolomies triasiques sur le versant gauche de l'épaulement, gneiss de la Lavey sur son versant droit et dans les parois supérieures) pour façonner cet exemple parfait d'un modelé glaciaire. Il s'agit d'un épaulement supérieur et la surface du glacier s'élevait donc à l'altitude de ce sommet d'épaulement, soit environ à 2580 mètres. Ici aussi, étant donné la grande distance qui sépare cet épaulement de la terminaison du glacier, les altitudes atteintes lors des trois glaciations étaient peu différentes. Le vallon de BénétantLe vallon de Bénétant, affluent de l'Isère à La Bâthie (Savoie) présente une série de plusieurs épaulements remarquables, dont le plus élevé sur le contrefort qui le porte, se situe sous la Pointe de Comboursier. À ce titre, nous pouvons le qualifier d'épaulement supérieur, créé au pléniglaciaire par l'érosion GT. Son sommet - un sommet d'épaulement supérieur - dont la crête, à peu près horizontale, prolongée, vers la droite de la photo, par une broue, culmine à 2079 m. C'est donc également l'altitude de surface du glacier qui occupait la vallée à cette époque, comme c'est normal d'ailleurs pour une broue. Enfin, encore un peu plus en aval sur le même versant, mais cette fois sous la Grande Pointe de Bizard, un autre épaulement supérieur créé par l'érosion GT, car c'est le plus élevé de ce contrefort, cote 1953 m, d'où une altitude de surface glaciaire au pléniglaciaire égale à cette valeur. La prise en compte des altitudes du glacier qui occupait le vallon de Bénétant nous permet de calculer la pente de ce glacier ; elle s'élevait à environ 3 %, valeur compatible avec celles qui figurent dans notre graphique des pentes de glaciers en fonction de la largeur des vallées. On notera qu'à une distance aussi grande de la terminaison du glacier, les altitudes atteintes lors des pléniglaciaires de toutes les glaciations étaient sensiblement les mêmes. |
Mise à jour le Lundi, 11 Décembre 2017 12:52 |