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Textes, croquis et photos (sauf mention contraire) Claude Beaudevin (1928 - 2021) Présentation et mise en page Bruno Pisano 

  Certains mots à la signification spécifique sont écrits en bleu et soulignés en pointillés. Si vous laissez la souris dessus, une info-bulle affichera leur définition.

 
Communication présentée aux Journées de la section Glaciologie-Nivologie de la Société Hydrotechnique de France (Grenoble) 1/2 PDF Imprimer Envoyer
Écrit par Claude Beaudevin   
Jeudi, 08 Juillet 2010 17:46
Version 122 du 30 juin 2010

Utilisation de l'analyse morphologique glaciaire pour la détermination de l'altitude atteinte par les glaciers antérissiens dans les alpes

Généralités

1. Traces des glaciations antérissiennes dans les Alpes

Tel un antique palimpseste, la montagne a conservé les traces des glaciations anciennes les plus profondément gravées sur ses flancs, celles qui ont pu résister au passage des millénaires, voire des millions d'années : ce sont les "sites témoins".

Alors que les traces des glaciers würmiens sont bien répertoriées, ainsi qu'une partie de celles des appareils rissiens, il existe peu d'études concernant les traces des glaciations antérieures. Leurs moraines ont disparu, emportées par l'érosion, de même que les formes glaciaires mineures.

Nous rencontrerons seulement dans les paysages des reliefs d'une taille suffisante pour avoir été épargnés :

2. Rappels concernant les épaulements

Les épaulements sont une des formes les plus caractéristiques des vallées glaciaires. Voici, face à face, deux épaulements dans la vallée de la Malsanne, affluent du Drac (Isère).

 
Epaulements dans la vallée de la Malsanne
Image sensible au passage de la souris

Il est connu que, dans le cas des deux dernières glaciations, la surface du glacier s'élevait quelques dizaines de mètres au-dessus du sommet des épaulements, valeur que nous avons prise égale à 50 mètres, pour pouvoir exploiter des résultats chiffrés. Nous avons, dans ce qui suit, admis que, les propriétés de la glace étant les mêmes, il était possible d'utiliser la même valeur pour les glaciations plus anciennes.

L'existence des épaulements montre que l'érosion était maximum dans la tranche du glacier où ils se situaient, tranche qui s'étend de leurs sommets - donc une cinquantaine de mètres sous la surface - jusqu'à 100 ou 150 mètres en moyenne de profondeur. Nous tenterons de comprendre pourquoi dans la suite de ce site.

3. Quelques exemples d'épaulements

Rappelons comment il est possible d'identifier un épaulement sur une carte où figurent les courbes de niveau. On rencontre deux modelés d'épaulements légèrement différents : les épaulements simples et les épaulements à pommeau.

Exemple d'un épaulement simple

Deux épaulements simples superposés dans la vallée de l'Eau d'Olle (Isère)

Deux épaulements simples superposés
Entre son sommet et son rebord d'auge, chaque épaulement est horizontal ou légèrement descendant.
 
Exemple d'un épaulement à pommeau

La Croix de la Plaigny, dans la vallée du Drac

Exemple d'un épaulement à pommeau
Dans ce type, l'épaulement est également horizontal ou légèrement descendant mais se termine, peu avant le rebord d'auge, par un petit sommet que nous avons baptisé « pommeau » par analogie avec la partie correspondante d'une selle targuie.
 

Un épaulement du versant est du Crêt oriental, sur Gresse-en-Vercors (Isère).

Epaulement sur le Crêt oriental du Vercors en Isère
 

Un autre épaulement sur le même versant

Epaulement sur le Crêt oriental du Vercors en Isère

4. Les seuils et les épaules

Ces deux formes apparentées sont, elles aussi, très caractéristiques de la morphologie glaciaire. Toutefois, les seuils, s'ils sont bien symptomatiques du passage de glaciers, ne fournissent d'indication d'altitude utilisable que dans le cas de la glaciation maximum.

Le seuil de la Pale dans le Vercors en Isère

Voici un seuil qui domine la vallée de Gresse-en-Vercors (Isère).

Son altitude (1612 m), est supérieure à celle atteinte par le glacier rissien dans cette zone et la dissymétrie des pentes des versants montre que ce glacier provenait de l'est.

 

... et, dans la même vallée, un autre seuil, à l'altitude de 1470 m, qui, lui, trahit le passage d'un appareil rissien venant également de l'est.

A l'arrière-plan, le Crêt oriental du Vercors.

Le seuil de Château Vert dans le Vercors en Isère
 
L'épaule de Saint Nizier du Moucherotte en Isère

Les épaules, horizontales sur de grandes longueurs, fournissent des valeurs plus exactes de l'altitude des anciens glaciers.

Voici, toujours dans le massif du Vercors, l'épaule de Saint Nizier du Moucherotte, longue de 3 km. Son altitude (1050 à 1100 m) indique qu'elle a été empruntée en dernier lieu par le glacier würmien provenant de l'est.

En arrière-plan, Grenoble. À l'avant, le plan d'épaulement de La Molière, dont il sera question plus loin.

 
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Mise à jour le Vendredi, 15 Août 2014 13:45