Textes, croquis et photos (sauf mention contraire) Claude Beaudevin (1928 - 2021) | Présentation et mise en page Bruno Pisano |
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les Préalpes du Nord |
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Écrit par Claude Beaudevin | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Mardi, 09 Août 2011 16:11 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Les massifs subalpins sont qualifiés de Préalpes par les géographes. Pour les géologues ce terme de Préalpes a un autre sens, plus restreint : il s'applique à des massifs comme le Chablais, qui sont certes en position externe mais dont une grande partie des roches proviennent des zones les plus internes et ont été transportées (par "charriage") sur des distances de plusieurs dizaines (voire centaines) de kilomètres (Maurice Gidon). Nous emploierons toutefois ici la terminologie des géographes, plus habituelle, en priant nos lecteurs géologues de bien vouloir nous pardonner ! Avant d'entrer dans le vif du sujet, n'oublions pas de tenir compte de l'effet des mouvements orogéniques et isostasiques. Massif de la ChartreusePour une visite géologique détaillée du massif, cliquer ici. Nous n'avons étudié le tracé des glaciers chartroussins que dans la partie sud du massif (voir la page sur les enseignements du Néron). Nous parlerons donc principalement de son pourtour. Le rebord est du massif de la Chartreuse domine le Grésivaudan par une formidable muraille rocheuse urgonienne, qui ne s'abaisse quelque peu qu'aux environs de Grenoble, où elle est relayée par la barre tithonique. Cette muraille n'est interrompue que par quelques rares cols qui permettent l'accès à l'intérieur du massif (excepté celui de la Faîta, que n'emprunte ni route ni sentier). Du sud au nord, ce sont les cols de Vence, de la Faîta, du Coq, des Ayes, de l'Alpe, de l'Alpette et, enfin, dominant Chambéry, celui du Granier. Ces passages ont-ils été empruntés par les glaces lors des deux dernières glaciations ? L'examen du graphique d'altitude du glacier de l'Isère - ou mieux encore, le calcul à l'aide de la formule - permet de répondre à cette question.
On peut tirer de ce tableau les conclusions suivantes :
En ce qui concerne ce dernier col du Granier, on peut d'ailleurs trouver une confirmation sur la Roche du Guet (1209 mètres), au nord de Monmélian, qui présente des roches moutonnées et un abrupt d'arrachement, témoins du passage récent d'un glacier. Le niveau de celui-ci était donc supérieur à 1209 + 50 = 1260 mètres (il s'agit là d'une valeur minimum, puisque les observations se situent à un sommet). La prise en compte de cette dernière valeur montre que le glacier montait suffisamment haut pour franchir le col du Granier. Des études en cours, utilisant, elles, les dépôts glaciaires à l'intérieur du massif de la Chartreuse, permettront, nous l'espérons, de confirmer les résultats tirés de l'application de la formule. Massif des BaugesPour une visite géologique détaillée du massif, cliquer ici. Sites caractéristiques du massif des Bauges
Altitude atteinte par les glaciers dans le massif des Bauges
Enfin, les banquettes qui courent le long des flancs est et ouest du col de la Frasse (site B4) fournissent une cote de surface du glacier de 1410 m, valeur également minimum car, au-dessus de cette altitude, les pentes sont trop soutenues pour que des dépôts aient pu subsister. La fraîcheur des formes de ces banquettes montre d'ailleurs qu'elles datent du Würm. Il est donc possible de conclure que, dans ces sites dominant Bellecombe-en-Bauges, les glaciers ont atteint une altitude maximum de 1550 mètres environ. Le dernier site caractéristique identifié dans ce massif est celui du Creux de Lachat (B5) (Montagne des Banges, au-dessus de Montagny). Ici, sur une éminence (1420 m) qui domine au nord-est le Creux, des sillons vallonnés et des dépôts montrent que le glacier a atteint ici au minimum 1470 m d'altitude. Cette altitude a pu être dépassée, car ces sillons se situent au sommet même de l'éminence. Massifs des Bornes et des AravisPour une visite géologique détaillée des massifs, cliquer ici. Sites caractéristiques du massif Bornes-Aravis
Concernant les sites caractéristiques du massif Bornes-Aravis, nous pouvons voir en particulier les laquets du col de Cenise. Altitude atteinte par les glaciers dans le massif Bornes-Aravis
(Si Google Earth n'est pas installé sur votre poste, suivez la procédure indiquée ici)
L'étude des sites BA1, BA2 et BA9 montre que la surface des glaces, au-dessus des trois cols des Annes, de la Colombière et de Cenise, se situait aux environs de 1850 mètres. Le glacier de l'Arve, parvenu à Cluses, émettait donc par ces cols, des diffluences en direction du Grand Bornand et du Petit Bornand, à l'intérieur du massif. Cette valeur ne reflète toutefois pas exactement l'altitude du glacier de l'Arve lui-même, car il faut tenir compte de la présence de glaciers locaux accrochés aux flancs de la Pointe d'Areu et de la chaîne du Bargy. De même, mais cette fois à l'extrémité opposée du massif, le glacier qui descendait le Val d'Arly et qui provenait lui-même d'une diffluence du glacier de l'Arve au-dessus de Megève diffluait par le col des Aravis en direction de l'intérieur du massif. La cote exacte des glaces au-dessus de ce dernier col nous est inconnue, mais les sites BA4 à 8 nous indiquent une altitude de l'ordre de 1700 mètres dans les environs de la Clusaz. Entre les deux, le site BA3 nous fournit une cote intermédiaire de 1830 mètres près du Chinaillon. Cette dernière valeur est confirmée par l'existence du seuil de la Clef des Annes. Ce large col, situé légèrement au sud-ouest du col des Annes, est en effet horizontal, à plus ou moins 20 mètres près, sur 1200 mètres de longueur, ce qui permet de le considérer comme un seuil glaciaire. Son altitude est de 1750 mètres, la surface du glacier se situant nettement plus haut. Ces valeurs reflètent, selon nous, l'altitude de surface des glaciers rissiens. Massif du ChablaisPour une visite géologique détaillée du massif, cliquer ici. |
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Mise à jour le Samedi, 11 Mai 2013 12:40 |