Écrit par Claude Beaudevin
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Lundi, 04 Juillet 2011 17:58 |
Les eskers sont des cordons, un peu en relief sur le fond d'une vallée glaciaire et dirigés en général sensiblement selon la pente maximum de celle-ci. Ils sont formés de graviers lavés, ce qui dénote un dépôt fluviatile. Leur disposition montre qu'ils se sont déposés dans des tunnels creusés sous un glacier, à peu de distance de sa moraine terminale.( Alfredo DINI )
Rares dans les Alpes, ce type de modelé glaciaire est assez fréquent dans les pays nordiques.
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Un esker ou ôs (du suédois, le ô se prononçant "eu") est formé de matériaux déposés, lors de la décrue glaciaire, à l'intérieur de tunnels à la partie inférieure du glacier. Après fusion des glaces, le remplissage subsiste, en relief, s'étendant parfois sur des centaines de mètres de longueur.
Ce mode de formation n'est pas sans rappeler un moulage à la cire perdue, disons dans ce cas à la glace perdue.
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Tout d'abord, voici une forme que l'on peut considérer, en quelque sorte, comme un modèle réduit d'esker.
Pendant l'hiver, des rongeurs creusent parfois des galeries, au contact entre le sol et la neige qui le recouvre.
À la fonte des neiges, certaines de ces galeries se remplissent de débris, et, au printemps, ces cordons éphémères subsistent quelque temps sur le sol.
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Voici un exemple d'esker au Canada.
Ce lac glaciaire se situe dans la Réserve de Saint Maurice. Il est encombré de vestiges de moraines et d'eskers.
Photo Claude G. Genest (Université du Québec à Trois Rivières UQTR).
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Il existe au moins un esker dans le Jura.
Dans les Alpes italiennes, Alfredo Dini signale un esker dans le Val Menaggio (Lombardie, Lac de Come). |
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Nous n'en connaissons pas d'autres exemples certains dans les Alpes, sauf peut-être dans le lac de Sils (Engadine, Suisse).
Du Malojapass jusqu'à St Moritz, 90% de la longueur de la vallée sont occupés par des lacs. En réalité, il s'agit d'un seul et unique lac d'ombilic, divisé ultérieurement en plusieurs plans d'eau par les apports des torrents issus du massif de la Bernina (à droite de la photo).
Le lac de Sils (1) (1824 m) est séparé du lac de Silvaplana (2) (1791 m) par les dépôts lacustres sur lesquels s'est établi le village de Sils (3). Ces dépôts s'appuient sur une colline boisée (4), sans doute un esker ou peut-être un drumlin.
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Photo Christian Laroubine
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Enfin, on peut voir un esker au Sahara, celui des monts Zarga. Haut d'une centaine de mètre et long de 50 km, il date de la glaciation fini-ordovicienne (440 Ma).
"Cet esker est le résultat du décapage de la zone périphérique d'une ancienne moraine glaciaire, établie lors de la fonte d'un grand inlandsis, à l'image de celui de l'Antarctique aujourd'hui, à la fin de l'Ordovicien."
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Mise à jour le Jeudi, 11 Septembre 2014 07:37 |