Textes, croquis et photos (sauf mention contraire) Claude Beaudevin (1928 - 2021) | Présentation et mise en page Bruno Pisano |
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Les nunataks et les jardins |
Écrit par Claude Beaudevin | ||||||||||||||
Jeudi, 24 Février 2011 19:05 | ||||||||||||||
Là aussi, quelques définitions s'imposent :
Nunatak, subst. masc., GÉOGR. Piton rocheux émergeant au-dessus de la calotte glaciaire. Prononc. et Orth.: [nynatak]. Plur. des nunataks. Étymol. et Hist. 1906 (CHARCOT, Expéd. antarct. fr., p.14). Mot esquimau de même sens. Bbg. QUEM. DDL t. 5. En voici quelques exemples :
Pour nous, qui nous intéressons tout spécialement aux glaciers alpins, il s'agira bien entendu d'un relief fossile, qui, à l'époque, émergeait des vastes étendues glaciaires des glaciations quaternaires. Il ne faut pas confondre les nunataks avec les horns ni avec les cornes, étudiés dans une autre page de ce site. D'autre part, nous utiliserons ce terme stricto sensu, c'est-à -dire en nous bornant à des pics isolés et non à des chaînons, comme le font certains auteurs. Enfin, nous le réserverons à des sommets qui émergeaient lors des pléniglaciaires, car, la liste serait bien trop longue de ceux qui faisaient surface lors des phases de retrait. Quelques Nunataks alpinsLes Alpes présentent en effet quelques-uns de ces reliefs.
Voici Clôt la Cime, petit sommet qui domine le lac de Serre-Ponçon. Pourrait-il s'agir d'un nunatak, émergeant jadis du glacier de la Durance ? Nous renvoyons le lecteur à la page sur les glaciers du Gapençais où il constatera qu'au maximum du Würm, le glacier de la Durance arrivait sensiblement au niveau de son sommet (1594 m). C'était donc également un "môle".
Le Jardin de TalèfreLe Jardin de Talèfre, connu depuis longtemps par les guides et les chercheurs de cristaux locaux, se situe au centre du glacier homonyme, au dessus de Chamonix. Il se présente sous la forme d'une surface rocheuse, approximativement plane, de forme triangulaire, s'étageant entre les altitudes de 2650 et 2950 m et qui dépasse les glaces environnantes de quelques dizaines de mètres. Le Jardin a émergé à l'air libre à la fin du Würm. Il a été épargné par les glaces pendant le Petit Age de Glace qui se sont contentées de déposer des moraines sur son pourtour. Lors du Petit Age de Glace, le Jardin était en effet cerné par trois flots de glace :
Le peintre genévois Jean-Antoine Linck a représenté (ca. 1800) ce Jardin de Talèfre. A cette époque, il était bien bordé par 3 flots de glace : Vue du Jardin, des Droites, et des Courtes, des Aiguilles de l'Echau, des Rouges, et du Glacier du Talefre,
prise du Sommet du Rocher du Couvercle
Jean-Antoine Linck (ca. 1800)
Ce relief est donc bien l'oeuvre de trois glaciers agissant simultanément, deux glaciers de versant et un glacier de vallée. Les glaciers se sont aujourd'hui retirés et le Jardin de Talèfre apparaît maintenant entouré sur trois côtés par les moraines des 3 anciens glaciers. Celles-ci sont bien visibles sur la photo ci-dessous : |
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Mise à jour le Lundi, 02 Janvier 2017 12:07 |