Écrit par Claude Beaudevin
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Lundi, 21 Février 2011 14:35 |
Version 114 du 23 août 2009
Tout d'abord, quelques définitions s'imposent :
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un horn est un sommet, aux pentes souvent abruptee, dû à l’action de quatre - parfois trois - glaciers de cirque œuvrant sur les deux versants d’une arête sommitale,
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nous proposons le terme "corne" pour désigner un relief analogue mais situé à l'intersection de deux cirques d'un même versant ou au milieu d'un glacier de versant.
Quelques exemples de horns
Quatre arêtes, quatre faces, le Cervin, ce morceau d’Afrique échoué sur les Alpes est l'exemple classique d’un horn.
Au-dessus des glaciers de cirque qui subsistent dans le bas des faces, les pentes supérieures de la montagne sont érodées par l’action du gel et du dégel ainsi que par les avalanches... sans parler du passage des alpinistes imprudents qui, dans la voie normale suisse, s’aventurent hors de la trace.
Face à nous, l’arête suisse du Hörnli.
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La Dent d'Hérens (Valais), à droite de la photo, vue de la Tête de Valpelline.
À la différence du Cervin, la Dent d’Hérens est encore occupée par les glaciers de cirque qui l’ont modelée.
Au fond, bien entendu, le Cervin lui-même avec l’arête italienne du Lion.
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Un horn déjà méridional, la Pointe de la Selle dans le Queyras (Hautes-Alpes).
Sa formation a été facilitée par le fait que, formé de calcaire jurassique - c'est le dernier sommet du Queyras calcaire vers l'est, juste avant le Queyras schisteux,- il est compris entre deux compartiments de terrains plus tendres :
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à l'ouest (droite), du gypse,
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à l'est (gauche), les schistes lustrés du Queyras schisteux.
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Le Cervin et le Rifelhorn.
Les mêmes causes produisant les mêmes effets (ainsi disait déjà le Sapeur Camember), ce petit sommet (2927 m), situé sur la rive droite du glacier du Gorner, est un modèle réduit du Cervin (4477 m).
Toutefois, il convient de signaler qu'au plus fort des glaciations, le glacier a dépassé le sommet du Riffelhorn d'une centaine de mètres, comme en font foi les roches moutonnées qui le recouvrent, alors que le Cervin n'a jamais été recouvert.
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Un autre horn, de dimensions... himalayennes, l'Ama Dablan au Népal, un super Cervin du haut de ses 6814 m.
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... et quelques cornes
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Un des sommets du Dévoluy (Hautes-Alpes), la Crête d’Âne qui sépare le Vallon Froid et le Vallon d’Âne.
C'est une des cornes que l’on trouve sur le versant nord du Pic de Bure. Les autres sont Tête Ronde, Sommarel et... Corne, d’où le nom que nous avons choisi pour ce type de relief.
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Les cornes jumelles sous le glacier de l'Arcelin en Vanoise
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La Dibona, mat de cocagne de l'alpiniste, éléve ses 3167 m de granite en Oisans (Isère). Bien que la tectonique ait certainement son mot à dire, sa forme actuelle est due à l'œuvre des deux glaciers de cirque qui la flanquent à l'est et à l'ouest.
Située 200 m en contrebas de l'arête faîtière (Aiguille Centrale du Soreiller), il s'agit d'une corne.
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et une corne naissante...
... au milieu du glacier de Tombe Murée (Vallée de la Romanche, Isère).
Toutefois, on remarque que la surface de l'îlot rocheux est grossièrement parallèle à celle du glacier. Il se peut donc que, lors du pléniglaciaire würmien, l'îlot apparaissait en surface sous la forme d'un jardin.
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Explications sur la formation des horns et cornes.
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Mise à jour le Jeudi, 16 Août 2012 10:00 |