Les vallons sont des formes apparentées aux cirques mais dont les parties hautes, qui ne présentent pas les parois supérieures fortement inclinées qui caractérisent ces derniers, se raccordent progressivement, à l'amont, à la surface autrefois couverte par le glacier de calotte.
Comme les cirques, les vallons glaciaires sont implantés aux flancs des vallées et leur pente est soutenue. Comme dans le cas les cirques, l’épaisseur du glacier qui les occupait était nettement plus faible que celle d’un glacier de vallée.
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Un vallon glaciaire dans les Pyrénées espagnoles, celui de Suibenix.
On remarquera la grande largeur du fond d'auge et la hauteur réduite de ses flancs.
Des roches moutonnées forment le premier plan.
Roche = Granite.
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Les vallons glaciaires du Dévoluy
Certains vallons glaciaires nous semblent pouvoir être d’anciens cirques dont les parois supérieures, mangées par l’érosion, ont fini par disparaître. C'est sans doute le cas de ces vallons du Dévoluy.
Cinq des vallons glaciaires du Dévoluy (Hautes-Alpes) sont visibles sur cette photo aérienne. Seul celui de gauche, le vallon du Grand Villard, descendu du Grand Ferrand, possède les parois supérieures en forte pente d'un cirque. Les autres vallons en sont plus ou moins dépourvus.
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On peut penser que, lors des glaciations les plus anciennes, il n'en était pas de même et qu'ils présentaient alors eux aussi des parois supérieures redressées.
Dans cette hypothèse, celles-ci ont été détruites ultérieurement par l'érosion qui faisait reculer ces parois supérieures ainsi que par celle qui s'exerçait, derrière la crête, sur le versant opposé, coté Trièves.
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Non, ce ne sont pas les crêtes du Dévoluy vues du Trièves, mais le versant ouest des Tours d'Aï et de Mayen (Alpes Vaudoises).
Tout comme dans le cas de notre massif dauphinois, l'érosion a fait disparaître les parties supérieures redressées des vallons. Entre les deux tours, le vallon qui s'incline vers l'est présente une auge en U très pure.
Photo extraite de l'excellent ouvrage de Michel Marthaler
"Le Cervin est-il africain ?" (éditions Loisirs et Pédagogie, Lausanne)
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Revenons au Dévoluy, pour constater que seul le vallon du Grand Villard, descendu du Grand Ferrand présente encore des parois supérieures redressées.
Voir à ce sujet la page sur la formation des cirques.
Au fond apparaissent les crêtes enneigées du Vercors.
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Les vallons du Dévoluy, vus du ciel.
La vue, à peu prés tangentielle au versant, montre bien qu'ils sont entaillés dans un même banc (calcaire Sénonien).
Il est intéressant de souligner le fait que la position des vallons n'est dictée, ni par la tectonique, ni par la lithologie, de même que pour un relief analogue, celui des combes des Aravis.
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Un des vallons du Dévoluy, celui des Narrites. Sa section en auge à fond très large, enserrée entre les crêtes d'Oriol, à gauche, et de la Clape, à droite, est particulièrement remarquable.
A la base de ces deux crêtes, des falaises sont entaillées dans un poudingue à ciment siliceux. Leur tracé n'est lié à aucune des failles connues du Dévoluy. Peut-être s'agit-il du rebord d'auge du glacier qui remplissait le Dévoluy durant le Riss, l'altitude du sommet de ces petites falaises (1750 à 1800 m) étant compatible avec celle du glacier rissien du Drac.
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Autre vallon du Dévoluy, la Combe Ratin, qui échancre le versant nord du Plateau de Bure.
Le bas des parois de l'auge est masqué par des talus d'éboulis qui occultent sa section en U.
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D'autres vallons remarquables
Les combes des Aravis en Haute-Savoie
Les Combes des Aravis (Haute-Savoie) présentent une grande analogie de formes avec celles du Dévoluy, en particulier leurs sections en auge à large fond plat.
Les parois supérieures redressées sont également caractéristiques.
Photo Claude Choisel
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Comme pour les vallons du Dévoluy, l'emplacement des Combes des Aravis n'est dicté ni par la tectonique ni par la lithologie, mais uniquement par l'érosion glaciaire.
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Les vallons proches de Chamrousse (Isère)
Trois des quatre vallons qui entaillent le versant ouest de l'arête faîtière de Belledonne, au nord-est de la Croix de Chamrousse, vers les Vans et le Grand Sorbier.
Dans ce cas également, aucune prédisposition tectonique ne semble pouvoir expliquer la position des vallons.
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Les vallons d'Engins
Près de Grenoble, le village d'Engins est bâti sur la rive gauche du Furon, petite rivière née dans le Val de Lans et qui, plus bas, arrose Sassenage. En contrebas de la longue crête qui s'allonge du col de la Croix Perrin au plateau de Sornin, le versant est entaillé par cinq vallons parallèles, le plus marqué étant celui qui descend sur le hameau des Merciers. Aucun torrent ne parcourt ces vallons, qui pourrait être tenu pour responsable de leur creusement. Leur morphologie, bien visible sur la photo du vallon des Merciers, est également typique de vallons glaciaires :
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pentes supérieures redressées, jusqu'à la corniche sommitale,
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fonds en pente plus douces, occupés par des prairies,
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parties inférieures plus raides, jusqu'au lit du Furon.
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Ces traits caractéristiques montrent bien que ces vallons sont l'oeuvre des glaciers et qu'ils s'apparentent donc, tant à ceux du Dévoluy qu'aux Combes des Aravis.
Bien que typiques, ces vallons sont beaucoup moins spectaculaires que leurs homologues du Dévoluy ou des Aravis. La cause doit en être recherchée dans leur moindre altitude et, en conséquence, dans la faible taille des glaciers qui les occupaient.
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Noter que chaque vallon est séparé de ses voisins par des cloisons très larges, qui culminent à de petits sommets - Mont de la Graille, par exemple - sortes de cornes émoussées.
Voir également les pages secondaires suivantes sur :
ainsi que les pages externes suivantes du site GEOL-ALP :
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